« Aujourd’hui à 9h37 j’ai pris le train de la ligne D au départ de la station Louvre. J’étais avec mon bébé de 13 mois. Dès que je suis montée, j’ai vu un groupe de six jeunes venir vers moi. Un des jeunes s’est approché et m’a dit : « ça serait bien cette petite poussette pour ma sœur ». Ils ont essayé de détacher mon bébé de sa poussette. L’un d’eux a commencé à fouiller dans mon sac à dos. Dans le wagon, il y avait une vingtaine de personnes [...]. Le jeune qui fouillait dans mon sac a trouvé ma pièce d’identité et a dit tout haut : « c’est une gosse de bourges [bourgeois], elle vient du XVIe [arrondissement de Paris], elle doit être blindée de tunes [être très riche] ». Un de ses copains a dit : « il n’y a que des juifs dans le XVIe ». C’est à partir de là qu’ils ont commencé à s’énerver. Ils ont commencé à me griffer le visage. Avec son couteau, un jeune a déchiré mon tee-shirt, puis mon pantalon. Heureusement, je n’ai pas été blessée par ces coups de couteaux. L’un d’eux a pris un marqueur. Pendant qu’il dessinait sur mon ventre, un autre a dit : « tu vas nous laisser un souvenir ». Il m’a coupé une mèche de cheveux. Juste avant de descendre, ils ont fait tomber la poussette par terre et m’ont dit : « tu n’as pas intérêt à porter plainte parce qu’on sait où tu habites ». Il y avait beaucoup de train, mais personne n’a bougé ».
[Transcription depuis la lecture du « Compte-rendu d’infraction initial » établi au Commissariat d'Aubervilliers le vendredi 9 juillet 2004 à 15h20, lu in Eric Découty et Silovic Vassili, L’invraisemblable affaire du RER D, Paris, Point du Jour Production, 2005. Bien que n'indiquant pas d'éventuelles coupes sur ce documents décrit ailleurs comme long de "trois pages" dactylographiées, cette lecture du premier procès-verbal enregistrant une plainte pour délit de « Violences volontaires en réunion ; Dégradations volontaires de biens ; Actes racistes » semble respecter l’essentiel de la lettre du document original que les réalisateurs ont pu se procurer.]
[Transcription depuis la lecture du « Compte-rendu d’infraction initial » établi au Commissariat d'Aubervilliers le vendredi 9 juillet 2004 à 15h20, lu in Eric Découty et Silovic Vassili, L’invraisemblable affaire du RER D, Paris, Point du Jour Production, 2005. Bien que n'indiquant pas d'éventuelles coupes sur ce documents décrit ailleurs comme long de "trois pages" dactylographiées, cette lecture du premier procès-verbal enregistrant une plainte pour délit de « Violences volontaires en réunion ; Dégradations volontaires de biens ; Actes racistes » semble respecter l’essentiel de la lettre du document original que les réalisateurs ont pu se procurer.]
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